Une nouvelle étude du CNRS révèle des conséquences alarmantes de la consommation d’aliments ultra-transformés sur la santé masculine, bien au-delà des préoccupations habituelles de surpoids. En France, où 80 % des produits en supermarché sont ultra-transformés, cette nouvelle sonne comme un véritable avertissement. Les résultats, publiés dans la revue Cell Metabolism, indiquent un impact délétère non seulement sur la prise de poids, mais aussi, et c’est le plus préoccupant, sur la fonction reproductive des hommes.
Le directeur de recherche en épigénétique métabolique au CNRS, Romain Barrès, coauteur de l’étude, souligne à quel point l’influence du régime alimentaire sur la qualité des spermatozoïdes est un aspect encore largement sous-estimé. L’expérience a soumis 43 hommes jeunes et en bonne santé à deux types de régimes caloriquement équivalents. Un groupe a consommé des aliments ultra-transformés à hauteur de 77 % de son apport calorique, tandis que l’autre groupe a privilégié des aliments non transformés (66 %). Et les conclusions sont sans appel : même sans excès calorique, la consommation de ces produits industriels provoque une prise de poids significative et une baisse préoccupante des hormones sexuelles, notamment la testostérone et l’hormone folliculo-stimulante (FSH), essentielle à la production de spermatozoïdes.
Les chercheurs ont également détecté une accumulation accrue de phtalates, des perturbateurs endocriniens souvent présents dans les emballages plastiques des aliments ultra-transformés, chez les participants soumis au régime ultra-transformé. Cette contamination interne soulève de sérieuses questions sur les substances chimiques que nous ingérons quotidiennement. Au-delà des calories, c’est la nature même de ces aliments qui menace la fertilité masculine et la santé métabolique, appelant à une révision urgente des recommandations nutritionnelles.
