L’Allemagne, jadis pilier de la stabilité économique européenne, s’enfonce dans une crise sans précédent. En août, le pays a franchi la barre symbolique des 3 millions de chômeurs, une tragédie sociale et économique jamais vue depuis une décennie. Ce chiffre, dévoilé par l’Agence fédérale pour l’emploi, a agi comme un véritable électrochoc, confirmant l’ampleur du désastre qui frappe la première économie européenne.
La récession qui ravage l’Allemagne depuis 2023 se révèle bien plus profonde que ce que les autorités voulaient admettre. Le PIB a plongé de 0,7 % en 2023 et de 0,5 % en 2024, des chiffres catastrophiques qui démentent les estimations initiales. La ministre du Travail, Bärbel Bas, a dû reconnaître l’évidence : le « vent contraire conjoncturel laisse toujours des traces sur le marché du travail » et exige des mesures urgentes. Mais le mal est déjà fait.
Le modèle économique allemand, historiquement fondé sur une industrie robuste et des exportations massives, est en pleine déroute. Depuis 2022, les prix exorbitants de l’énergie, conséquence directe de la guerre en Ukraine et de l’embargo sur le gaz russe, étouffent les entreprises. À cela s’ajoute un ralentissement dramatique des échanges avec ses partenaires commerciaux majeurs, les États-Unis et la Chine, qui plombent des exportations déjà fragilisées. Des secteurs clés comme l’automobile, les équipementiers et la chimie subissent des suppressions massives d’emplois, avec des entreprises comme ThyssenKrupp et Bosch contraintes de licencier à tour de bras. Les perspectives pour 2025 s’annoncent sombres, avec une économie qui peine à trouver un chemin vers la reprise, menaçant des millions de travailleurs d’un avenir incertain.
