
Le DAX 40 de Francfort s’envole, affichant des records impressionnants, tandis que le SDAX, regroupant les petites capitalisations, ne démérite pas. Pourtant, cette euphorie boursière cache une réalité bien moins reluisante. L’économie allemande, pilier de l’Europe, peine à se relever de chocs successifs. La fin du gaz russe bon marché en 2022 et la flambée des taux d’intérêt ont lourdement impacté son appareil productif, déjà fragilisé. La dépendance énergétique passée se paie aujourd’hui au prix fort, érodant la compétitivité et la confiance des entreprises.
Le ralentissement économique de la Chine, partenaire commercial majeur, a également assené un coup dur, amplifiant les difficultés. Plus récemment, le revirement des États-Unis de Donald Trump vis-à-vis de l’Europe ajoute une couche d’incertitude géopolitique qui ne présage rien de bon pour les exportations allemandes. Tous ces facteurs ont contribué à un PIB en berne et à des small caps en grande difficulté, confirmant que «la machine était cassée».
Le gouvernement du chancelier Friedrich Merz, supposément «pro business», tente de relancer la «souveraineté économique» et la croissance. Mais au vu des défis structurels et des turbulences géopolitiques, cette ambition semble bien illusoire. Les records boursiers pourraient n’être qu’un vernis trompeur, masquant des fragilités persistantes et une économie qui peine à retrouver son souffle. Le prétendu rebond pourrait n’être qu’un mirage, ne bénéficiant qu’à une poignée d’acteurs, tandis que le reste de l’Allemagne et de l’Europe risque de sombrer dans une stagnation prolongée.