German-refugee-crisis-2025
Dix ans après le « Wir schaffen das » d'Angela Merkel, l'Allemagne s'enfonce dans une crise migratoire sans précédent. Le chancelier Friedrich Merz dénonce un échec cuisant, tandis que les politiques de restriction s'intensifient face à une intégration jugée défaillante et la montée de l'extrême droite.

Dix ans après le retentissant « Wir schaffen das » d’Angela Merkel, l’Allemagne s’enfonce dans une crise migratoire que même la chancelière d’alors n’aurait pu imaginer. Ce qui se voulait un slogan d’espoir est devenu un aveu d’échec retentissant, confirmant les sombres prédictions de ses détracteurs. La nation qui se voulait un modèle d’intégration est désormais déchirée par des tensions exacerbées et une montée inquiétante de l’extrême droite.

Le chancelier actuel, Friedrich Merz, n’a pas mâché ses mots : « Nous n’y arriverons pas », a-t-il déclaré, dénonçant sans ambiguïté l’héritage de sa prédécesseure. Cette volte-face politique n’est pas sans fondement ; les dernières années ont été marquées par une série d’attaques meurtrières attribuées à des individus issus de l’immigration, nourrissant un sentiment de peur et de méfiance au sein de la population. L’afflux de plusieurs millions de réfugiés en une décennie, dont plus de 2 millions entre 2015 et 2016, et l’arrivée massive d’Ukrainiens après 2022, ont mis à rude épreuve les infrastructures et la cohésion sociale du pays.

Les chiffres récents du ministère de l’Intérieur allemand sont accablants : une chute drastique de près de 60 % des demandes d’asile en août 2025 par rapport à l’année précédente, preuve que les politiques de restriction de Merz commencent à porter leurs fruits. Le gouvernement a renforcé les contrôles aux frontières, intensifié les expulsions, suspendu les programmes d’admission volontaire et restreint le regroupement familial. Ces mesures drastiques sont la réponse à une réalité implacable : l’Allemagne ploie sous le fardeau d’une intégration jugée défaillante.

Le revers est d’autant plus cuisant que l’Allemagne, autrefois championne de l’ouverture, se voit contrainte d’adopter une ligne dure, à l’image des politiques anti-immigration prônées par l’AfD, parti d’extrême droite. Alors que les noms comme « Mohammed » et « Ahmad » dominent les listes des bénéficiaires de l’aide sociale, révélant les échecs persistants de l’intégration professionnelle, la frustration publique atteint son paroxysme. Le pays est à un carrefour dangereux, son tissu social fragilisé et sa réputation de leader humanitaire sérieusement écornée.