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L'Allemagne durcit sa politique migratoire en expulsant un Syrien, une première depuis 2011, dans un contexte de montée de l'extrême droite. Une décision controversée qui rompt avec les anciennes protections et marque un tournant restrictif.

Un an après la chute du régime de Bachar Al-Assad, l’Allemagne s’enfonce dans une nouvelle ère migratoire, marquant un tournant controversé. Berlin a procédé à la première expulsion d’un ressortissant syrien vers son pays d’origine depuis le début de la guerre civile en 2011, une décision choc annoncée par le ministère de l’Intérieur. Cette mesure intervient dans un contexte de montée inquiétante de l’extrême droite et d’un durcissement général de la politique migratoire.

L’individu, dont le passé criminel inclut vol aggravé, coups et blessures, et chantage, a été remis aux autorités de Damas, exposant ainsi les risques d’un retour forcé. Cette expulsion n’est pas isolée : un ressortissant afghan a également subi le même sort, soulignant la nouvelle direction implacable prise par l’Allemagne. Le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, a justifié cette politique par un « intérêt légitime à ce que les délinquants quittent notre pays », ignorant les potentielles conséquences humanitaires et les dangers que ces expulsions représentent pour les individus.

Cette annonce, fruit de mois de discussions opaques avec les gouvernements syrien et afghan, brise une politique établie qui protégeait les ressortissants de pays en guerre. Le chancelier Friedrich Merz, à la tête d’une coalition fragile, cède à la pression de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) et de son discours antimigrants. L’Allemagne, autrefois un refuge, semble désormais fermer ses portes, même si les pays de retour sont en ruine ou sous le joug de régimes répressifs comme les Talibans.

Des centaines de milliers de Syriens et d’Afghans, accueillis lors de la crise migratoire de 2015, se retrouvent aujourd’hui sous la menace de cette nouvelle politique. L’Autriche a ouvert la voie en juillet, et l’Allemagne suit, trahissant potentiellement les valeurs d’accueil qui la caractérisaient. Ce virage confirme une tendance inquiétante en Europe, où la peur et la répression l’emportent sur la compassion et les droits humains.