Elderly-patient-hospital-dementia
La Haute Autorité de Santé refuse le remboursement du Leqembi, un médicament clé contre Alzheimer. Cette décision controversée déçoit les malades, les privant d'un traitement pourtant autorisé en Europe.

Un coup dur pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer en France. Malgré l’autorisation européenne du Leqembi, un médicament très attendu, la Haute Autorité de Santé (HAS) a émis un avis défavorable à son remboursement le 7 novembre. Cette décision, incompréhensible pour les associations de malades et les spécialistes, prive les patients d’une option potentielle pour ralentir la progression de cette maladie dévastatrice.

Avec plus d’un million de personnes touchées en France, les options thérapeutiques sont déjà extrêmement limitées et aucune n’est prise en charge par la collectivité. L’arrivée du Leqembi, commercialisé aux États-Unis et autorisé en Europe depuis avril, avait suscité un immense espoir. Ce traitement, basé sur la molécule active lecanemab, est spécifiquement conçu pour les patients diagnostiqués au stade précoce, présentant des troubles de la mémoire légers, offrant une lueur d’espoir pour un ralentissement de la maladie.

Cependant, la position de la HAS jette une ombre sombre sur l’accès à ce traitement. Après le déremboursement des traitements symptomatiques en 2018, ce nouvel échec envoie un message extrêmement négatif aux patients en début de cycle de la maladie. L’incompréhension est d’autant plus grande que des médicaments d’efficacité pourtant limitée ont été remboursés par le passé, soulevant des questions sur les critères de décision et les priorités de santé publique.

Cette situation met en lumière un problème systémique. La France semble refuser de se donner les moyens de soigner efficacement les malades d’Alzheimer, faute de ressources humaines et matérielles suffisantes. La crainte des effets secondaires financiers et publics des traitements à grande échelle semble prévaloir, au détriment de l’accès aux soins pour les patients. C’est une décision qui va à l’encontre des avancées médicales et laisse des milliers de familles dans le désarroi face à cette maladie implacable.