
La politique de Donald Trump aux États-Unis provoque une véritable fuite des cerveaux. Face à des menaces grandissantes contre la liberté académique et des coupes budgétaires drastiques, de nombreux chercheurs américains cherchent refuge. Aix-Marseille Université (AMU) a pris une initiative audacieuse en accueillant 31 de ces scientifiques de haut niveau via son programme « Safe Place for Science ».
Cette démarche de l’AMU met en lumière une situation alarmante : des professeurs éminents, y compris des experts de la NASA, sont contraints de quitter leur pays. Le président de l’AMU, Éric Berton, a dénoncé l’« obscurantisme » qui s’installe aux États-Unis, où des banques de données scientifiques sont effacées et des programmes de recherche purement et simplement stoppés. C’est un assaut sans précédent contre les institutions académiques, réduisant à néant des années de travail et d’innovation. L’administration Trump a notamment menacé de couper des milliards de dollars de subventions de recherche, ciblant des universités prestigieuses comme Columbia et Harvard pour des raisons politiques.
L’AMU a reçu pas moins de 300 candidatures, témoignant de l’ampleur du désarroi au sein de la communauté scientifique américaine. Les 31 chercheurs sélectionnés sont des profils seniors, spécialisés dans des domaines aussi variés que les sciences environnementales, les études de genre, la biologie, la santé, l’épidémiologie, l’immunologie, et l’astrophysique. L’université marseillaise se positionne ainsi comme un bastion de la liberté scientifique, offrant un environnement stable et stimulant à ceux qui sont persécutés pour leurs travaux.
Ce drame n’est pas isolé. D’autres universités européennes, comme la Vrije Universiteit Brussel et des institutions irlandaises, tentent également d’attirer ces talents en exil, consciente que les politiques de Trump menacent de « faire disparaître une grande partie de l’innovation » américaine. Le président Berton, aux côtés de François Hollande, milite pour un statut de « réfugié scientifique », reconnaissant que les scientifiques peuvent être une cible politique au même titre que les opposants. Une sombre période qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire, où la science était muselée et la connaissance, pervertie.