
L’annulation du colloque « La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines » au Collège de France a plongé l’institution dans une tempête de controverses. Initialement prévu les 13 et 14 novembre, cet événement, à l’initiative d’Henry Laurens, a été brutalement stoppé, déclenchant des réactions en chaîne qui révèlent les tensions profondes au sein du monde académique français.
La décision, prise par l’administrateur Thomas Römer, invoque la « stricte neutralité » de l’établissement et un « risque de trouble à l’ordre public ». Pourtant, cette justification est loin de calmer les esprits. Des centaines d’universitaires dénoncent une censure institutionnelle inacceptable, allant jusqu’à appeler à la démission du ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, qui aurait exercé des pressions pour cette annulation.
Alors que la liberté académique est au cœur du débat, certains plaident pour que cette annulation soit perçue comme une mesure de protection contre le « militantisme ». Ils estiment que la recherche authentique ne saurait être confondue avec la propagation d’opinions politiques, un point aveugle que les opposants refusent d’admettre. Cette vision contraste fortement avec la perception d’une partie de la communauté scientifique qui voit dans cette décision une ingérence politique alarmante et un dangereux précédent pour l’indépendance de la recherche en France.
L’affaire met en lumière une fracture idéologique béante, où la recherche scientifique semble désormais sous la menace constante des pressions extérieures et des interprétations partisanes. Le colloque, bien que finalement délocalisé et organisé en ligne, reste le symbole d’un climat de censure croissant et d’une politisation inquiétante de la vie académique française.






