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La projection du documentaire « Dieu peut se défendre tout seul » sur le procès de Charlie Hebdo a été annulée à Saint-Ouen, soulevant une vive polémique sur la liberté d'expression.

C’est un véritable camouflet pour la liberté d’expression : le cinéma Commune Image de Saint-Ouen a brutalement annulé la projection du documentaire « Dieu peut se défendre tout seul », pourtant centré sur le procès de Charlie Hebdo et la plaidoirie de Richard Malka. Cette décision, prise à la dernière minute, a provoqué la fureur du Printemps républicain, de la Licra et du Comité Laïque République, qui dénoncent un « profond mépris » et une « banalisation de la lâcheté » face aux « fossoyeurs de nos libertés ».

La raison invoquée par la direction du cinéma est pour le moins bancale : la projection contreviendrait à une prétendue « charte d’accueil » interdisant les « manifestations à caractère politique ». Une explication d’autant plus risible que la même salle n’hésite pas à diffuser des productions indépendantes au contenu ouvertement politique, comme « Révolté.e.s » de Pablo Melocco, un film qui glorifie le sabotage d’infrastructures.

Cette volte-face soulève des interrogations sur les réelles motivations derrière cette annulation. Est-ce une censure déguisée ? Une pression insidieuse aurait-elle forcé la main de la direction ? Quoi qu’il en soit, cette décision est perçue comme un recul alarmant pour la laïcité et la liberté de débattre. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, financeur du cinéma, s’est déclarée « scandalisée » et a proposé d’accueillir le film dans l’auditorium du Conseil régional.

L’incident met en lumière la fragilité de nos acquis démocratiques face à ceux qui cherchent à museler la voix de la raison. Le Printemps républicain, mouvement fondé pour défendre la laïcité contre l’islamisme politique, se retrouve une fois de plus en première ligne d’un combat qui semble loin d’être gagné.