
Malgré les avertissements répétés d’une imminente bulle spéculative, l’industrie de l’intelligence artificielle continue de défier toute logique économique. Les investissements colossaux et les attentes démesurées ne montrent aucun signe de ralentissement, propulsant des valorisations vers des sommets irrationnels. La start-up californienne Anthropic a ainsi annoncé une levée de fonds ahurissante de 13 milliards de dollars, portant sa valorisation à 183 milliards de dollars, un triplement en quelques mois.
Ces chiffres vertigineux placent ces entreprises d’IA, non encore cotées en Bourse, parmi les entités les plus surévaluées du monde. À titre de comparaison, OpenAI affiche une valorisation de 300 milliards de dollars après une levée de 40 milliards, et xAI d’Elon Musk, bien que déjà à 80 milliards, pourrait atteindre les 200 milliards. Une telle flambée des capitaux, menée par des fonds d’investissement majeurs comme Iconiq, Fidelity, Lightspeed Ventures et BlackRock, et soutenue par les géants comme Amazon et Google, pose de sérieuses questions sur la durabilité de ce modèle.
L’afflux ininterrompu de milliards de dollars dans un secteur dont la rentabilité à long terme reste incertaine est un signe inquiétant. Les fournisseurs de cloud, comme Amazon et Google, sont des partenaires clés, servant à la fois de piliers technologiques pour entraîner ces modèles coûteux et de distributeurs pour les logiciels d’Anthropic. Cette interdépendance crée un cercle vicieux où les fonds continuent d’affluer, gonflant artificiellement des valorisations déjà astronomiques, sans garantie tangible de retour sur investissement.
Les analystes avertissent que cette euphorie pourrait bien se transformer en un désastre financier si les promesses de l’IA ne se concrétisent pas rapidement. Le risque d’une correction brutale est élevé, laissant derrière elle une traînée de pertes pour les investisseurs et une industrie potentiellement dévastée. La folie des grandeurs dans l’IA est un pari risqué, dont l’issue pourrait être plus sombre que les récits triomphants actuels ne le laissent entendre.