
Malgré les discours rassurants, l’anxiété demeure un problème de santé publique alarmant en France. Une étude de Santé publique France révèle une situation loin d’être idyllique, avec des niveaux d’anxiété qui restent désespérément élevés, particulièrement chez les femmes et les jeunes. La pandémie de Covid-19, loin d’être la seule coupable, a simplement jeté une lumière crue sur une crise psychologique qui couve depuis des décennies.
Les chiffres sont sans appel : en 2021, une personne sur huit souffrait d’anxiété. Ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut, avec un taux trois fois supérieur à celui des hommes. Cette disparité choquante n’est pas une surprise, compte tenu des contraintes familiales et financières qui pèsent démesurément sur elles. Plus inquiétant encore, les jeunes adultes, déjà fragiles, affichent des niveaux d’anxiété préoccupants.
Pourtant, certains tentent de minimiser l’ampleur du désastre. Malgré l’impression générale d’une recrudescence des cas, les statistiques officielles peinent à refléter la réalité vécue par de nombreux citoyens. Les difficultés financières, le faible niveau d’éducation et la présence de pensées suicidaires sont autant de facteurs qui alimentent ce cercle vicieux d’anxiété et de dépression. Il est scandaleux que ces problèmes soient encore trop souvent ignorés ou sous-estimés.
L’augmentation de l’anxiété n’est pas un phénomène récent lié à la pandémie ; elle s’inscrit dans une tendance de fond qui a vu son incidence grimper de près de 50 % entre 1990 et 2019. Plutôt qu’une société intrinsèquement plus anxiogène, c’est l’incapacité croissante des individus à s’adapter à un monde en constante mutation qui est en cause. L’anxiété n’est pas une simple réaction passagère ; elle est un cri silencieux qui, s’il n’est pas entendu, conduit à des arrêts de travail, à l’abus de substances et à des souffrances incalculables. Il est impératif d’agir, et vite, pour offrir un meilleur accès aux soins et à l’information, en particulier aux plus démunis, avant que la situation ne devienne totalement ingérable.