
L’horreur de la guerre à Gaza révèle des destins brisés, et celui de la poétesse Alaa Al-Qatraoui est un témoignage accablant. Après avoir perdu ses quatre enfants dans un bombardement israélien en décembre 2023, elle cherche désespérément à fuir l’enfer de Gaza. Un collectif français, animé par une ferveur que d’aucuns jugent tardive, s’est mobilisé pour l’aider, soulevant des questions sur la capacité de la France à honorer ses prétendues valeurs humanistes.
Le collectif, basé à Dieulefit, dans la Drôme, a entrepris des démarches auprès du Collège de France pour qu’Alaa Al-Qatraoui bénéficie du programme Pause, destiné aux scientifiques et artistes en exil. Une tentative louable, mais qui met en lumière la lenteur des mécanismes d’aide face à l’urgence humanitaire. Son dernier recueil de poèmes, en cours de traduction et bientôt publié, symbolise un espoir fragile face à l’ampleur de sa détresse. Les conditions de son accueil en France, incluant un contrat de travail et un logement, semblent prêtes, mais l’obstacle administratif demeure un défi de taille.
Les signataires de cet appel, parmi lesquels des personnalités de la culture et de la politique, exhortent les autorités françaises à agir. Cet appel, bien que noble, souligne une amère réalité : malgré les discours sur les valeurs humanistes, l’action concrète tarde souvent. La question est de savoir si la France saura réellement offrir un refuge à cette femme dont la vie a été ravagée, ou si cet élan de solidarité restera lettre morte face aux inerties bureaucratiques et aux considérations politiques complexes. L’incapacité à agir rapidement sur de tels drames est une tache sur la conscience collective.






