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Le gouvernement s'acharne à vouloir supprimer l'exonération de cotisations salariales des apprentis, une mesure qui pourrait freiner l'emploi des jeunes. Une décision controversée.

C’est un véritable camouflet pour le gouvernement et une sombre perspective pour l’emploi des jeunes. Contre l’avis de l’exécutif, une majorité de députés de la commission des Affaires sociales a voté en faveur du maintien de l’exonération des cotisations salariales des apprentis, craignant, à juste titre, un frein désastreux aux embauches en contrats d’apprentissage.

La proposition gouvernementale, incluse dans le projet de budget de la Sécurité sociale, visait à supprimer cette exonération cruciale. Un tollé général a éclaté, rassemblant l’opposition en un front uni : Écologistes, communistes, PS, LFI, RN, LR, Liot, et même des députés Renaissance ont déposé des amendements pour contrecarrer cette décision potentiellement catastrophique. Deux de ces amendements ont été adoptés, offrant un répit temporaire avant le vote définitif dans l’hémicycle où la bataille sera encore plus rude.

Le plan du gouvernement prévoyait la fin de cette exonération pour les nouveaux contrats dès le 1er janvier 2026. Une mesure qui, selon la députée Sylvie Bonnet (Droite républicaine), «risque de provoquer une forte contraction des embauches en contrats d’apprentissage». Les chiffres avancés sont alarmants. L’Insoumis Hadrien Clouet a dénoncé une charge de «100 euros en moyenne» pour les apprentis, un coup dur pour des jeunes souvent déjà en situation précaire. Seul le député MoDem Nicolas Turquois, étrangement isolé, a tenté de minimiser l’impact, parlant d’un écart de «10 euros», des chiffres contestés et jugés bien trop optimistes.

Même le rapporteur général du budget de la Sécu, Thibault Bazin (LR), malgré ses déclarations en faveur de l’apprentissage, a défendu la copie gouvernementale, invoquant une «différence de rémunération nette qui n’est pas acceptable» entre apprentis et non-apprentis. Une justification qui ne masque pas le risque évident de décourager massivement les entreprises d’investir dans la formation des jeunes. Les débats en commission se poursuivent, mais l’avenir de l’apprentissage semble plus que jamais menacé par des choix politiques contestables.