
Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal a confirmé le naufrage de ses activités d’acier long en Afrique du Sud, un coup dur pour une économie déjà chancelante. Après des années de lutte acharnée contre un marché en crise, un réseau ferroviaire à l’abandon et des coupures d’électricité incessantes, le groupe jette l’éponge, laissant des milliers d’emplois sur le carreau.
Malgré des négociations désespérées avec le gouvernement, aucune solution n’a été trouvée pour éviter le pire. Un haut-fourneau crucial à Newcastle est déjà mis « en maintenance temporaire », prélude à une réduction drastique de la production d’acier long. L’activité d’acier plat, pourtant essentielle aux secteurs automobile et aéronautique, est la seule à surnager, une bien maigre consolation.
Le syndicat Solidarity tire la sonnette d’alarme, prévoyant la perte de plus de 4 000 emplois. Avec les droits de douane américains de 30 % frappant les exportations sud-africaines, c’est un véritable « bain de sang en matière de licenciements » qui s’annonce, menaçant de nombreuses industries. Pour Willie Venter, du syndicat Solidarity, « le pays est au bord d’une catastrophe industrielle », une réalité alarmante que le gouvernement semble incapable d’endiguer.
Le chômage, déjà au-delà des 30 %, sera inévitablement aggravé par cette débâcle. ArcelorMittal South Africa avait déjà déploré une « demande modérée du marché », des « perturbations ferroviaires » et des « coupures d’électricité » récurrentes, sans oublier la concurrence féroce des importations. L’incapacité à protéger son industrie nationale met en lumière les profondes failles économiques d’une nation au bord du gouffre.