
Depuis des décennies, les artistes-auteurs sont en proie à une lutte acharnée et désespérée pour obtenir une protection sociale digne de ce nom. Vingt-huit organisations, regroupant traducteurs, scénaristes, illustrateurs et bien d’autres, ont récemment poussé un cri d’alarme dans une tribune publiée par Libération. Leur exigence est claire, bien que manifestement ignorée : une gouvernance transparente et démocratique pour leur Sécurité sociale.
Ces professionnels, laissés-pour-compte du système, réclament la création d’un Conseil de protection sociale des artistes-auteurs, une entité qui serait enfin inscrite dans le code de la Sécurité sociale. Plus alarmant encore, ils souhaitent des représentants réellement élus par leurs pairs, et non des figures imposées par le gouvernement, signe d’une défiance profonde envers les institutions actuelles. Leurs missions seraient claires, mais surtout, cette gouvernance se voudrait décisionnaire et exclusivement composée de partenaires sociaux : syndicats, organisations professionnelles et diffuseurs, les grands oubliés de ce système opaque.
Contrairement à la plupart des professions, les artistes-auteurs sont tristement exclus du pilotage de leur propre protection sociale. Une aberration qui perdure, et que l’article 5 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, discuté prochainement à l’Assemblée nationale, ne fera qu’entériner. Ce maintien du statu quo face à une mobilisation inédite souligne une fois de plus le mépris dont sont victimes ces créateurs. Leur appel désespéré sera-t-il entendu ou, comme tant d’autres avant lui, s’éteindra-t-il dans l’indifférence générale ?






