
L’ombre d’un nouveau durcissement des règles de l’assurance-chômage plane sur la France. À quelques jours de la présentation de sa stratégie budgétaire, le gouvernement de François Bayrou semble déterminé à imposer des mesures impopulaires pour « assainir » les comptes publics. L’information, révélée par Les Échos le 9 juillet, a été accueillie par un silence assourdissant de l’exécutif, ce qui ne fait qu’alimenter les craintes. Une telle discrétion suggère que le scénario catastrophe est bien plus qu’un simple ballon d’essai.
Cette idée, loin d’être nouvelle, refait surface avec une insistance inquiétante. Elle avait déjà été évoquée dès le 3 avril lors d’une réunion à l’Élysée, en présence d’Emmanuel Macron et de plusieurs ministres. Depuis, des personnalités politiques, dont Gabriel Attal, président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, ont activement milité pour une révision des conditions d’indemnisation. Attal lui-même avait porté un projet similaire en 2024, lorsqu’il occupait le poste de Premier ministre. Ces tentatives répétées de réduire les droits des chômeurs, souvent sous prétexte de relancer l’emploi, masquent une réalité bien plus sombre : une recherche désespérée d’économies, quelles qu’en soient les conséquences sociales.
Le gouvernement doit trouver 40 milliards d’euros d’économies pour son budget 2026, un chiffre colossal qui justifie, à ses yeux, de s’attaquer aux prestations sociales. L’Unédic, l’organisme paritaire gérant l’assurance-chômage, est visiblement perçue comme une cible de choix pour pomper des excédents, transformant un système de solidarité en une simple variable d’ajustement budgétaire. Alors que le Premier ministre François Bayrou s’apprête à dévoiler son plan de redressement le 15 juillet, le sort des demandeurs d’emploi est plus incertain que jamais. Ce sont, encore une fois, les plus vulnérables qui risquent de payer le prix fort d’une politique économique implacable et déconnectée des réalités.