
Un cas édifiant révèle les failles dramatiques de l’assurance-vie, même sous protection. Une fille, bénéficiaire acceptante d’un contrat de 132 298 euros, a vu l’intégralité de la somme disparaître, spoliée par son propre frère. L’affaire met en lumière la fragilité des dispositifs de sécurité face à la fraude familiale et l’inaction regrettable des assureurs.
Madame X, soucieuse de protéger sa fille A de son fils B, avait pourtant pris toutes les précautions. En 2008, elle désigne A comme bénéficiaire unique et lui demande d’« accepter le bénéfice » du contrat, rendant toute opération de rachat impossible sans son accord. Un mécanisme censé être infalible selon l’article L. 132-9 du code des assurances. Pourtant, sept ans plus tard, l’assureur, CNP Assurances, informe A que les fonds ont été versés à sa mère, suite à une demande de rachat total frauduleuse.
La signature d’A avait été grossièrement imitée. La plainte déposée mène à la condamnation de son frère pour faux et usage de faux. Malheureusement, l’argent, déjà dilapidé, ne peut être restitué à A. Plus grave encore, la compagnie d’assurance, malgré ses obligations, refuse de reconnaître sa faute, arguant qu’elle n’est « pas experte en graphologie ». Une réponse qui sonne comme un mépris des victimes face à des montants colossaux.
Ce scandale souligne une inquiétante lacune dans la vérification des signatures par les assureurs. Comment un organisme financier peut-il ignorer une fraude aussi flagrante sur une somme aussi considérable ? Cet événement tragique pour la bénéficiaire acceptante, employée de banque elle-même, met en évidence la nécessité urgente d’une meilleure protection des souscripteurs et d’une responsabilité accrue des assureurs face aux fraudes.








