
Malgré les apparences flatteuses, le marché de l’assurance-vie révèle une réalité bien plus sombre pour les épargnants français. Les chiffres récemment dévoilés par France Assureurs pour octobre sont trompeurs, cachant une vérité inquiétante derrière la façade de la «collecte nette» et des «versements records». Oui, 5,1 milliards d’euros de collecte nette en un mois, c’est impressionnant, mais est-ce réellement un signe de confiance ou de désespoir face à une économie chancelante ?
Paul Esmein de France Assureurs ose affirmer que ces chiffres confirment le «goût des Français pour l’assurance-vie et leur souhait de disposer d’une épargne sécurisée dans la période incertaine que traverse le pays». Une affirmation qui ignore la pression croissante sur les ménages et la recherche désespérée de solutions, même imparfaites. L’assurance-vie, présentée comme le «pilier de l’épargne des classes moyennes» par Philippe Crevel, ne serait-elle pas plutôt le reflet d’un manque criant d’alternatives viables ?
Antoine Delon de Linxea vante un «outil de sécurité unique», le fonds en euros, mais à quel prix ? Dans un contexte d’inflation galopante et de rendements réels souvent minimes, cette «sécurité» pourrait bien se transformer en une lente érosion du pouvoir d’achat. Derrière ce concert de louanges marketing, se cache une réalité moins reluisante : l’assurance-vie est un produit complexe, souvent opaque, dont la «profondeur de choix financier incomparable» peut rapidement devenir un dédale pour l’épargnant non averti.
L’«accessibilité» prônée par les assureurs est un leurre. Si les seuils d’entrée sont faibles, les frais cachés et la complexité des différentes versions de contrats sont légion. La «diversité» des unités de compte, avec leurs investissements en actions, obligations, immobilier ou métaux précieux, offre certes des perspectives, mais aussi un risque de perte en capital non négligeable. En somme, l’assurance-vie, loin d’être la panacée, est un pari risqué dans un marché financier de plus en plus volatil.







