
Face à un Livret A en chute libre et un marché immobilier moribond, l’assurance-vie se présente comme le dernier refuge pour les épargnants français, mais à quel prix ? Tandis que le taux du Livret A dégringole et que l’investissement locatif peine à se relever, des millions de citoyens se ruent vers ce placement, espérant y trouver une échappatoire. Pourtant, derrière des chiffres de collecte nette record se cache une réalité plus sombre, celle d’une population contrainte de miser sur un produit dont la complexité et les risques sont souvent sous-estimés.
La collecte nette en mars a atteint des sommets, du jamais vu depuis quinze ans, avec 4 milliards d’euros. Sur les trois premiers mois de l’année, près de 50 milliards d’euros de cotisations brutes ont été enregistrés. Ces chiffres, bien que présentés comme un succès, témoignent surtout de l’absence criante d’alternatives viables pour l’épargne. Les épargnants, privés de choix, sont forcés d’accepter les conditions d’un marché qui les pousse vers des solutions potentiellement moins liquides ou plus risquées que les options traditionnelles.
Cette situation de monopole de fait pour l’assurance-vie n’est pas sans conséquences. Elle expose les 18 millions d’épargnants concernés à des aléas de marché plus importants, en particulier ceux qui privilégient les unités de compte. L’illusion d’une fiscalité avantageuse et d’un rendement supérieur masque une vulnérabilité croissante des ménages français, qui, par dépit, placent leurs économies dans un produit dont les subtilités peuvent leur échapper, les laissant potentiellement démunis face aux futures crises économiques.