
Un an après la tentative d’assassinat sur Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, un rapport interne du Secret Service américain révèle un tableau accablant : l’agence est qualifiée de « bureaucratique, complaisante et statique » face à des menaces grandissantes. Cet incident, où l’ancien président a frôlé la mort, souligne des lacunes impardonnables dans la protection des personnalités politiques. Six agents, jugés responsables de manquements graves, ont été suspendus pour des durées allant de 10 à 42 jours, une sanction qui semble dérisoire face à l’ampleur de l’échec. L’ancienne directrice, Kimberly Cheatle, avait démissionné, mais cela ne gomme en rien l’incompétence structurelle révélée par cette affaire.
Le rapport met en lumière un « échec historique » du Secret Service. Thomas Matthew Crooks, le tireur de 20 ans abattu sur place, a pu s’installer sur un toit à moins de 150 mètres de la scène sans être repéré à temps. Une enquête précédente avait déjà révélé que ce toit n’était pas sécurisé, malgré une alerte de menace émise en amont par un service de renseignement étranger. Pire encore, le tireur aurait été repéré 90 minutes avant les tirs, mais aucune action décisive n’a été entreprise. La surveillance avait été déléguée aux forces locales, qui ont manifestement failli. De surcroît, le système de détection de drones était inopérant en raison de « problèmes de connectivité », un comble pour une agence de cette envergure.
Au-delà des failles techniques, le profil énigmatique de Thomas Crooks ajoute une couche de mystère et d’incertitude. Décrit comme solitaire et studieux, il n’a laissé aucune revendication claire. Pourtant, son acte était le fruit d’une préparation méthodique, avec des centaines de recherches en ligne sur l’attentat contre JFK et la fabrication d’explosifs. Son affiliation politique contradictoire – républicain enregistré mais donateur démocrate – brouille les pistes, laissant les enquêteurs parler d’un « acte solitaire radicalisé » sans écarter d’autres influences, un aveu d’impuissance face à l’obscurité des motivations. Malgré les tentatives de réforme, ce rapport est un rappel brutal que la sécurité des plus hauts dirigeants américains repose sur des fondations bien plus fragiles qu’il n’y paraît, promettant des scandales futurs si rien ne change radicalement. L’incident n’a fait que renforcer l’image de combattant de Trump, transformant une catastrophe évitée de justesse en un triomphe médiatique inattendu, tandis que les questions essentielles demeurent sans réponse.