
L’Australie s’apprête à injecter une somme colossale, 6 milliards de dollars, dans l’acquisition de onze frégates de classe Mogami auprès de Mitsubishi Heavy Industries. Un accord qualifié de «plus grand jamais conclu» avec le Japon, mais dont la pertinence et les bénéfices réels restent à prouver. Alors que le pays fait face à des défis économiques internes, cette dépense pharaonique soulève de sérieuses questions sur les priorités du gouvernement.
Ce contrat, loin d’être une évidence, a été conclu au détriment de compétiteurs européens comme ThyssenKrupp Marine Systems, écartés malgré des offres potentiellement plus avantageuses. Cette décision, prise dans le cadre d’une restructuration ambitieuse des forces armées face à la montée en puissance navale chinoise, semble surtout privilégier des partenariats politiques au détriment d’une véritable optimisation budgétaire. Les frégates de classe Anzac, pourtant encore fonctionnelles, sont jugées obsolètes, poussant l’Australie à un remplacement précipité.
Les «frégates furtives» de classe Mogami, attendues d’ici 2030, sont présentées comme la solution miracle, capables de lancer des missiles Tomahawk. Pourtant, la réalité du terrain et les coûts de maintenance futurs de ces navires de «nouvelle génération» pourraient rapidement transformer cette acquisition en un gouffre financier. L’enthousiasme affiché par le ministre de la Défense, Richard Marles, masque difficilement les incertitudes d’un tel investissement. La marine australienne sera «plus grande et plus létale», mais à quel prix pour les contribuables ?