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Malgré les lois, l'autonomie financière des femmes reste un mythe : elles investissent moins en bourse et subissent des écarts de patrimoine et de salaire persistants, prouvant que l'égalité est encore lointaine.

Soixante ans après l’obtention du droit d’ouvrir un compte bancaire sans l’aval de leur mari, une prétendue avancée pour l’émancipation féminine, la réalité financière des femmes reste désespérément en retrait. L’illusion d’une autonomie totale s’écroule face à des chiffres accablants : les femmes se retrouvent toujours reléguées au second plan de l’économie. L’émancipation financière, loin d’être acquise, semble n’être qu’un mirage lointain.

La Bourse, miroir cruel de ces inégalités, révèle une situation alarmante. La part des femmes parmi les investisseurs actifs a chuté de 30 % en 2022 à seulement 25 % en 2024, selon une étude de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Cette régression est d’autant plus inquiétante qu’elle est attribuée à une explosion de la participation masculine, tandis que les femmes stagnent. En 2023, elles étaient à peine 430 000 Françaises à oser s’aventurer sur les marchés boursiers, contre plus de 1,28 million d’hommes. C’est un véritable camouflet pour l’égalité des genres dans le monde de l’investissement. Les femmes sont également deux fois moins nombreuses que les hommes à investir en bourse, seulement 11% contre 24% . Leur réticence est souvent attribuée à une prétendue « aversion au risque », alors qu’elles réalisent des rendements supérieurs à ceux des hommes quand elles investissent .

Cette disparité n’est que la pointe de l’iceberg. Le patrimoine financier des hommes demeure, en moyenne, bien supérieur. En 2015, l’écart moyen de patrimoine entre les hommes et les femmes atteignait 24 500 euros, une augmentation vertigineuse depuis 1998, où il n’était que de 7 000 euros . Cette fracture, loin de se résorber, s’aggrave. Une réalité que l’on ne peut ignorer : en 2023, les femmes gagnaient en moyenne 14,2 % de moins que les hommes à temps de travail identique, selon l’Insee . Malgré une réduction d’un tiers de cet écart depuis 1995, le chemin vers une véritable égalité salariale reste désespérément long et semé d’embûches.

La persistance de ces inégalités salariales et patrimoniales déconstruit l’idée d’une véritable autonomie financière des femmes. Derrière les avancées législatives se cache une réalité économique où les femmes sont toujours défavorisées, freinées par des écarts de rémunération et une répartition inégale des richesses. Le mirage de l’égalité menace de se briser, laissant apparaître une fracture financière profonde et persistante.