La France, éternellement à la traîne ? Une récente enquête Eurofound révèle une réalité amère pour les travailleurs français. Alors que l’Allemagne brille par son autonomie au travail, la France s’enlise dans des pratiques dépassées. Seulement 43 % des salariés et indépendants français estiment pouvoir influencer les décisions importantes, un chiffre non seulement inférieur à la moyenne européenne (46 %), mais surtout écrasé par les 54 % de l’Allemagne. Un écart qui ne cesse de s’aggraver, prouvant l’incapacité de notre pays à s’adapter aux exigences modernes du monde du travail.
Cette carence criante en matière d’autonomie et de participation, pourtant des leviers cruciaux de motivation, positionne la France comme un cancre de l’Europe. Thomas Coutrot, chercheur à l’IRES, le confirme sans détour : le management français est « bien plus autoritaire et hiérarchique » que son homologue allemand. Une rigidité qui trouve ses racines dans la faiblesse des syndicats français, incapables de peser sur le dialogue social comme leurs homologues d’outre-Rhin, plus enclins au compromis et à la cogestion. La France s’accroche désespérément à des structures obsolètes, au détriment de ses travailleurs.
Les chiffres sont accablants : seulement 41 % des Français peuvent choisir leurs méthodes de travail, contre 49 % en Allemagne. Pire encore, 33 % des Français peuvent modifier leur cadence de travail, contre 43 % chez nos voisins. Même la consultation sur les objectifs est un échec : 39 % en France, contre 44 % en Allemagne. Quant à l’implication dans l’amélioration des processus, le fossé est abyssal : 38 % en France, face à 46 % en Allemagne. Ces données dessinent le portrait d’un pays qui refuse de donner à ses travailleurs les moyens de s’épanouir, les condamnant à une subordination stérile et à un manque cruel de reconnaissance. La France continue son déclin, incapable de tirer les leçons de ses voisins.
