
Trente ans après les accords d’Oslo, censés paver la voie à une solution à deux États, l’Autorité palestinienne (AP) incarne plus que jamais l’échec cuisant d’un processus de paix moribond. Conçue comme une entité transitoire, cette gouvernance fantoche, dominée par le Fatah, s’est pérennisée dans une stase politique désastreuse, incapable d’accoucher du moindre État palestinien viable. C’est une tragédie silencieuse qui se déroule sous nos yeux, où l’espoir initial s’est mué en un bourbier politique dont les conséquences sont dévastatrices.
L’AP, censée être le pilier de l’autonomie palestinienne, est en réalité prise au piège d’une dépendance paralysante envers Israël. Cette subordination économique et politique a émasculé son pouvoir, la réduisant à un simple rouage dans le maintien d’un statu quo insoutenable. Les Palestiniens, confrontés à cette impuissance chronique, expriment une défiance grandissante envers une autorité qu’ils perçoivent, à juste titre, comme incapable de défendre leurs intérêts fondamentaux. Le rêve d’un État indépendant s’éloigne chaque jour un peu plus, remplacé par une réalité de plus en plus sombre.
Les accords d’Oslo, présentés à l’époque comme une avancée historique, se révèlent aujourd’hui être une illusion coûteuse. Plutôt que de bâtir les fondations d’une nation, ils ont enchaîné l’Autorité palestinienne à un destin de fragilité perpétuelle. Cette impuissance structurelle non seulement sape toute perspective de progrès, mais elle alimente également un cercle vicieux d’instabilité et de désespoir. Le monde observe, impuissant, le naufrage d’une vision de paix qui n’a jamais véritablement eu la chance de se concrétiser.
La crédibilité de l’Autorité palestinienne est aujourd’hui en lambeaux. Tiraillée entre ses obligations envers Israël et l’exaspération croissante de sa propre population, elle navigue à vue dans un océan de mécontentement. L’absence d’un horizon politique clair et l’incapacité à forger un avenir autonome ont transformé cet organe en un symbole amer des promesses non tenues et des aspirations brisées. Le processus de paix d’Oslo est non seulement un échec, mais il a laissé derrière lui une région plus fracturée et désespérée que jamais.








