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La potentielle vente du Parisien à Vincent Bolloré crée la panique chez les journalistes, craignant un virage idéologique et la fin d'un journal populaire et équilibré.

La potentielle vente du quotidien Le Parisien à Vincent Bolloré sème la panique au sein de la rédaction, craignant un virage idéologique radical. Si la rumeur enfle, c’est une catastrophe annoncée pour l’indépendance de la presse française, déjà fragilisée. Selon des sources concordantes, des discussions auraient eu lieu cet été entre Bernard Arnault, propriétaire de LVMH, et l’homme d’affaires breton, déclenchant une vague d’inquiétude légitime chez les salariés.

Les représentants syndicaux et la société des journalistes du Parisien ont d’ores et déjà lancé un cri d’alarme. Dans un courrier cinglant adressé à Bernard Arnault, ils dénoncent une menace directe sur « un grand journal, un quotidien historique » qui représente « un acteur incontournable et singulier du paysage médiatique ». Le passage sous le giron de Bolloré, connu pour ses stratégies d’influence controversées, est perçu comme une trahison de l’héritage éditorial du titre.

Le véritable problème réside dans les pertes financières conséquentes que le quotidien engendre pour LVMH, s’élevant à plusieurs dizaines de millions d’euros annuels. Cette situation pousse-t-elle Bernard Arnault à se délester de ce « morceau de patrimoine » avant des échéances électorales cruciales, sacrifiant ainsi la pluralité de l’information sur l’autel de la rentabilité ? Ni LVMH, ni l’entourage de Vincent Bolloré n’ont daigné commenter ces informations alarmantes, renforçant le sentiment d’un marchandage opaque.

Vendre cet héritage éditorial au groupe Bolloré reviendrait, selon les signataires de la lettre, à « livrer à une idéologie militante d’extrême-droite un des grands quotidiens du pays », appauvrissant considérablement le débat public. Les journalistes rappellent la promesse de Bernard Arnault de « œuvrer dans l’intérêt général et à la pérennité de titres irremplaçables », le sommant de renoncer à cette vente qui pourrait marquer la fin d’une certaine idée de la presse populaire et équilibrée.