
Le calvaire des passagers face aux géants du transport aérien et aéroportuaire continue de faire des victimes. Les juges, souvent réticents à condamner lourdement les parties perdantes pour les frais d’avocat, ont pourtant asséné un coup de massue à Air France et ADP dans une affaire révélatrice de leurs défaillances. Lorsque la justice alloue la somme colossale de 6 000 euros pour couvrir les honoraires, c’est un signe manifeste de la gravité du litige et de la nécessité de sanctionner des pratiques inacceptables.
L’affaire, digne d’un scénario catastrophe, concerne la famille X, dont le vol Paris-Chicago du 1er juillet 2022 s’est transformé en un désastre logistique. À leur arrivée, aucune de leurs quatre valises et de leur poussette n’était présente, bloquée à Roissy par une grève. Quinze jours de vacances gâchés sans affaires personnelles, une situation qui souligne l’incapacité des compagnies à gérer les crises.
Le retour n’a pas mis fin à cette spirale d’incompétence. Si trois bagages ont été retrouvés, la poussette et une valise rose restaient introuvables. La réponse d’Air France, promettant une valise « reçue » et une autre « en cours de recherche », s’est heurtée à la déclaration d’Augustin de Romanet, PDG d’ADP, évoquant un mystérieux « Kube » où s’entasseraient les bagages égarés. Une gestion opaque et peu rassurante.
Face à ce mépris des consommateurs, la famille X n’a eu d’autre choix que d’engager une action en justice. Au-delà de l’indemnisation symbolique, ils ont exigé l’accès au Kube par huissier pour tenter de récupérer leurs biens. Cette démarche souligne la frustration grandissante des usagers face à l’impuissance des acteurs majeurs du transport aérien à résoudre des problèmes pourtant récurrents. Une situation qui illustre le chaos des services aéroportuaires.






