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Le géant Banijay a déjoué les pronostics de la City en optant pour un rachat colossal dans les paris sportifs, soulevant des interrogations sur son avenir.

La City misait sur un scénario bien différent : en avril, les rumeurs enflaient autour d’un rachat du producteur britannique ITV Studios par Banijay Group. L’objectif ? Compléter son offre de contenus dans une industrie du divertissement en pleine consolidation, où Banijay, géant derrière des succès comme « Koh-Lanta », était perçu comme un prédateur inévitable. Mais le dénouement s’avère tout autre, et pour certains, bien plus inquiétant.

Le coup de théâtre est arrivé mardi 28 octobre : le propriétaire de Betclic a annoncé un chèque colossal, non pas pour la production, mais pour les paris sportifs. Banijay s’offre une majorité du capital de Tipico, le leader des paris sportifs en Allemagne et en Autriche, pour la somme vertigineuse de 4,6 milliards d’euros. Cette opération d’envergure, financée par un endettement massif, propulse Banijay Gaming au premier plan, doublant sa taille dans un secteur jugé parfois controversé.

C’est la plus grande acquisition jamais réalisée par le groupe, qui pèse pourtant 4,2 milliards d’euros à la Bourse d’Amsterdam. En 2016, le fonds CVC Capital Partners avait déjà pris 60 % de Tipico. Désormais, les fondateurs de Tipico réinvestissent aux côtés de CVC et des créateurs de Betclic au sein de Banijay Gaming, dont Banijay Group détiendra 72 %. Betclic, de son côté, est valorisé à 4,8 milliards d’euros, un chiffre qui soulève des questions sur les véritables priorités et les risques de cette stratégie.