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Mattel lance une Barbie avec capteur de glucose et pompe à insuline, suscitant des questions sur ses réelles motivations. Est-ce une avancée pour l'inclusion ou une simple opération marketing habile ?

Mattel, le géant du jouet, persiste dans sa quête d’« inclusion » en dévoilant une nouvelle Barbie Fashionistas équipée d’un capteur de glucose et d’une pompe à insuline. Cette initiative, présentée en grande pompe au Children’s Congress de Washington, se veut une avancée pour la diversité, mais ne manque pas de soulever des questions sur la réelle motivation derrière cette stratégie. Après des poupées aux prothèses ou atteintes de trisomie 21, Mattel tente de s’attirer les faveurs d’une nouvelle communauté, celle des jeunes diabétiques.

Krista Berger, vice-présidente de Barbie, proclame l’importance de cette représentation pour « aider les enfants à se reconnaître ». Pourtant, l’histoire de Barbie est truffée de tentatives d’inclusion qui ont souvent tourné au fiasco ou suscité la controverse. Rappelons la poupée Oreo critiquée pour des connotations raciales ou la Barbie ingénieure qui se révélait incapable de coder sans l’aide masculine. Ces faux pas passés jettent une ombre sur les intentions réelles de Mattel, qui n’a pas toujours brillé par sa perspicacité.

Cette nouvelle Barbie, affichant fièrement son capteur de glucose et sa pompe à insuline, est un pas de plus dans la normalisation des conditions médicales. Elle est même promue par Lila Moss, mannequin et fille de Kate Moss, elle-même diabétique. Le jouet, vendu à près de 13 euros, vise à toucher une population mondiale estimée à 1,8 million d’enfants et adolescents atteints de diabète de type 1.

Cependant, est-ce une véritable démarche d’empathie ou une simple opportunité commerciale pour Mattel de s’immiscer dans un marché inexploité ? La firme a été maintes fois critiquée pour ses normes de beauté irréalistes et son influence sur la perception de l’image corporelle des jeunes filles. Si Mattel prétend vouloir briser les barrières, on peut se demander si ces efforts ne sont pas avant tout motivés par la nécessité de redorer un blason terni et de répondre aux pressions croissantes pour une plus grande diversité, tout en maximisant les profits.