
L’ancien président irakien, Barham Saleh, figure kurde controversée, a été nommé à la tête du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), une décision qui suscite déjà des interrogations alors que l’organisation fait face à une crise sans précédent. Son arrivée intervient dans un contexte de financement international en chute libre et de réduction drastique des effectifs du HCR, forçant l’organisation à licencier près d’un quart de son personnel cette année.
La nomination de Saleh, proposée par le secrétariat général de l’ONU, laisse un goût amer pour d’autres candidats de poids, comme Anne Hidalgo, maire de Paris, et Jesper Brodin, ex-PDG d’Ikea. L’opacité autour de ce choix, divulgué par une source anonyme à l’AFP, alimente les spéculations sur les véritables motivations derrière cette désignation.
À 65 ans, M. Saleh prend les rênes d’une institution en plein désarroi. Le nombre de personnes déplacées de force a explosé, presque doublant en dix ans, tandis que le financement s’effondre, notamment avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le HCR, déjà contraint de supprimer près de 5 000 postes, semble voué à une période de turbulences accrues sous sa nouvelle direction.
Son passé politique, marqué par sa participation aux autorités intérimaires post-invasion américaine de 2003 et son rôle honorifique de président irakien, ne rassure pas certains observateurs. Alors que le HCR lutte pour sa survie, la nomination d’une personnalité associée à des périodes de grande instabilité pourrait bien accentuer les difficultés et remettre en question la capacité de l’organisation à remplir sa mission cruciale face à l’ampleur des défis mondiaux.






