
Les récents succès de l’équipe de France de basket, en pleine préparation pour l’EuroBasket, suscitent une vague d’optimisme, mais la réalité est-elle si rose ? Malgré trois victoires consécutives, dont une contre l’Espagne (67-75), la prudence reste de mise. Cette série de victoires, bien que présentée comme un signe de montée en puissance, doit être analysée avec un certain recul. L’absence de joueurs majeurs comme Wembanyama, Fournier ou Gobert, laisse planer un doute sur la véritable force de cette équipe, face à des adversaires qui ne sont pas non plus à leur effectif complet. La victoire, si elle est saluée, ne doit pas masquer les lacunes potentielles.
La défense française a certes montré des signes de solidité, mais les imprécisions offensives observées des deux côtés soulignent des failles. Les performances individuelles, bien que notables pour certains joueurs comme Jaylen Hoard (13 pts) ou Guerschon Yabusele (12 pts), ne garantissent pas une cohésion d’équipe infaillible. La domination aux rebonds et les pertes de balle provoquées chez l’adversaire sont des points positifs, mais l’absence de Santi Aldama, le seul joueur NBA espagnol, relativise l’exploit. On notera également que la France a dû composer sans Isaïa Cordinier, ce qui montre la fragilité de l’effectif actuel.
Le match, marqué par des débuts laborieux et des phases de relâchement côté français, notamment au troisième quart-temps, révèle une certaine inconstance. Les ajustements et les changements tactiques de Freddy Fauthoux ont certes permis de reprendre le large, mais la dépendance à des moments d’éclat individuels plutôt qu’à une stratégie collective infaillible pourrait coûter cher lors des phases finales de l’EuroBasket. La victoire contre l’Espagne, bien que la première depuis 2014, doit être considérée comme un test partiel, et non comme une consécration définitive. Le véritable défi reste à venir, notamment face à la Grèce de Giannis Antetokounmpo, un adversaire de tout autre calibre.