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Alors que la France s'effondrait en 1940, l'Armée des Alpes a opposé une résistance acharnée, bloquant Allemands et Italiens dans un front oublié de la Seconde Guerre mondiale. Une victoire inattendue mais amère.

Alors que la France sombrait sous l’assaut allemand en juin 1940, un pan d’histoire peu glorieux, souvent ignoré, refait surface : la résistance inattendue de l’Armée des Alpes. Tandis que le reste du pays s’effondrait, ces unités, défendant à la hâte une ligne de défense pourtant solide, ont offert une opposition farouche. L’armistice, signé le 25 juin 1940, n’avait pas encore pris effet que les troupes allemandes se heurtaient déjà à un mur infranchissable dans les Alpes.

Dès le 23 juin, des blindés allemands de la 3e Panzerdivision se dirigeaient à vive allure vers Grenoble. Leur objectif ? Traverser le village de Voreppe, un point stratégique qui ouvrait la voie vers la capitale des Alpes, et ainsi prendre à revers les forces françaises déjà engagées contre les Italiens. Mais le général Olry, commandant de l’Armée des Alpes, avait anticipé cette manœuvre. Il ordonna une mesure drastique : l’ouverture totale des vannes des barrages de montagne. Les torrents glaciaires déchaînés firent doubler le débit de l’Isère, rendant le fleuve infranchissable après la destruction des ponts par les Français. Voreppe était devenu un véritable piège.

Cette résistance inattendue, bien que souvent reléguée aux oubliettes de l’histoire, fut un succès défensif majeur. Face à une armée italienne bien supérieure en nombre mais mal préparée, et à une offensive allemande éclair, les défenseurs français des Alpes ont démontré une détermination exemplaire. Leur action a permis de contenir l’ennemi et de préserver l’honneur d’une armée française en pleine déroute. Pourtant, cette victoire amère ne put empêcher l’humiliation de l’armistice, laissant un goût persistant de gâchis malgré l’héroïsme.