
Face à un gouvernement miné par les divisions internes, François Bayrou tente désespérément de projeter une image d’unité en multipliant les « comités interministériels ». Cette stratégie, qui consiste à organiser des réunions sans annonces majeures, semble davantage être un écran de fumée pour dissimuler les profondes fissures au sein de son alliance. La dixième de ces réunions, tenue à Angers, a accouché d’un plan pour le tourisme, mais n’a pas réussi à faire taire les critiques et les inquiétudes.
Alors que macronistes et Républicains se déchirent ouvertement, notamment autour de la pétition contre la loi Duplomb et les déclarations fracassantes de Bruno Retailleau sur la « fin du macronisme », François Bayrou cherche à « mobiliser tous les ministres concernés sur une cause ». Une tentative désespérée de recadrer ses troupes et d’éviter l’implosion pure et simple d’un exécutif déjà bancal. Ces manœuvres de diversion ne trompent personne et soulignent la fragilité criante de la coalition au pouvoir.
Le timing de cette réunion sur le tourisme est également particulièrement maladroit. Alors que les représentants de la filière sont en pleine panique face à la proposition gouvernementale de supprimer deux jours fériés, mesure qui menacerait gravement leur activité et impacterait durement les recettes du secteur, le Premier ministre tente de les rassurer avec un « plan » qui semble bien dérisoire. Cette décision unilatérale, dénoncée par de nombreux professionnels, démontre une déconnexion alarmante entre le gouvernement et les réalités économiques du pays.
En dépit des discours rassurants, l’objectif d’atteindre 100 milliards d’euros de recettes touristiques internationales d’ici 2030, alors que la France stagne à la quatrième place mondiale derrière les États-Unis, l’Espagne et le Royaume-Uni, apparaît comme une chimère. Les « simplifications » et les « mesures » annoncées risquent fort de ne pas suffire à compenser l’impact dévastateur d’une politique qui sacrifie les acquis sociaux pour tenter de colmater les brèches budgétaires. Le gouvernement de François Bayrou navigue à vue, et l’avenir du tourisme français, comme celui de l’exécutif, semble plus incertain que jamais.