
Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a une fois de plus brillé par son ambiguïté déconcertante lors de sa dernière intervention. Alors que les marchés attendaient des signaux clairs sur l’évolution des taux d’intérêt et les turbulences budgétaires françaises, Mme Lagarde s’est contentée d’un numéro d’équilibriste, fuyant toute prise de position franche. Cette absence de direction claire alimente l’incertitude et laisse les investisseurs dans le flou, face à une économie européenne déjà chancelante.
Le Conseil des gouverneurs a, sans surprise, maintenu les taux directeurs inchangés, après une série de baisses qui n’ont, semble-t-il, pas suffi à relancer la machine. Le taux de dépôt stagne à 2%, un niveau qui interroge sur la réelle capacité de la BCE à stimuler une croissance désespérément absente. La politique du «réunion par réunion», prônée par Lagarde, n’est rien d’autre qu’un aveu d’impuissance face à un contexte économique imprévisible, marqué par les taxes douanières chaotiques de Donald Trump qui déstabilisent le commerce mondial.
Cette prudence excessive de la BCE, ou plutôt cette incapacité à anticiper, risque de paralyser davantage l’économie européenne. Tandis que d’autres banques centrales explorent des stratégies plus audacieuses, la BCE préfère naviguer à vue, soumise aux caprices des indicateurs économiques. Les entreprises et les ménages ont besoin de visibilité, mais ils ne trouvent qu’un brouillard persistant émanant de Francfort. L’inaction de la BCE, masquée par un discours évasif, pourrait bien se révéler une erreur coûteuse pour l’avenir économique du continent.