
La provision pour participation aux bénéfices (PPB) des compagnies d’assurance a subi une chute vertigineuse de plus de 15 milliards d’euros en seulement trois ans, passant de 68,9 milliards en 2021 à 53,6 milliards en 2024. Cette déroute ramène les réserves à leur niveau de fin 2018, effaçant des années d’efforts pour consolider ce matelas financier face à la volatilité des marchés. Les assureurs, jadis en position de force, voient désormais leur capacité à redistribuer les gains financiers aux assurés sérieusement compromise.
Cette réserve, censée protéger les épargnants en mettant de côté une fraction des bénéfices des fonds en euros, est désormais sous les projecteurs. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) avait pourtant alerté dès janvier 2024 sur la nécessité d’une redistribution équitable, mais le taux de PPB a tout de même fléchi, atteignant 4,3 % pour les contrats individuels et 1,9 % pour les contrats collectifs. Une réduction alarmante qui soulève des questions sur la transparence et la solidité future des placements des assurés.
Les six géants de la bancassurance, qui concentrent 60 % des PPB du marché, ont puisé dans ces provisions, restituant 5 milliards d’euros pour tenter de soutenir des taux de rendement en berne en 2024. Une mesure qui ressemble davantage à un pansement sur une jambe de bois qu’à une solution pérenne. Pendant ce temps, les marchés actions et immobiliers, censés offrir des garde-fous, affichent des plus-values latentes qui, bien que positives, ne compensent pas l’érosion des réserves principales. L’avenir s’annonce incertain pour des millions d’épargnants qui pourraient voir leurs rendements fondre comme neige au soleil.







