Bertelsmann-Berlin-party
Le géant des médias Bertelsmann, propriétaire de RTL et M6, passe sous le contrôle des héritiers Mohn, suscitant l'inquiétude face aux défis de la tech.

Le géant des médias Bertelsmann, propriétaire de RTL et M6, s’apprête à passer sous le contrôle direct des héritiers Mohn, un mouvement qui suscite déjà l’inquiétude. Après plus de quatre décennies de gestion externe, ce retour dynastique intervient à un moment critique où le groupe peine à rivaliser avec l’agressivité des géants américains de la tech. Cette transition, loin d’être un signe de stabilité, pourrait bien marquer le début d’une ère d’incertitudes pour l’avenir de l’entreprise. L’influence grandissante des plateformes numériques et la difficulté de Bertelsmann à innover rapidement exposent la fragilité de son modèle traditionnel. Le choix de jeunes héritiers, sans l’expérience des managers externes qui ont dirigé le groupe pendant des décennies, pose une question légitime quant à leur capacité à naviguer dans un paysage médiatique en constante mutation.

Malgré des célébrations fastueuses comme la récente Bertelsmann Party à Berlin, l’entreprise cultive une discrétion quasi opaque. Non coté en Bourse, le groupe échappe à la surveillance des analystes financiers, ce qui alimente les spéculations sur sa véritable santé économique. Derrière le faste de ses marques célèbres comme Penguin Random House ou BMG, se cache une entreprise qui rechigne à la transparence. Le passage de témoin aux frères Carsten et Thomas Coesfeld, respectivement 38 et 35 ans, membres de la richissime famille Mohn, est présenté comme un simple changement de direction. Cependant, ce virage vers une gestion familiale directe pourrait exacerber les problèmes existants, notamment la lenteur d’adaptation face aux nouveaux défis numériques. La pression de la compétition mondiale et l’absence de réelle stratégie d’innovation pourraient rapidement transformer ce retour aux sources en un véritable naufrage.