
L’affaire Bertrand Cantat, qui semblait pourtant close, resurgit avec une intensité macabre. Le parquet de Bordeaux a choqué l’opinion en rouvrant une enquête sur d’éventuels actes de violence volontaire commis par l’ex-chanteur de Noir Désir avant la mort de son ancienne épouse, Krisztina Rady, retrouvée pendue en 2010. Cette décision glaçante fait suite à la diffusion d’un documentaire Netflix, « De rock star à tueur : le cas Cantat », qui expose des témoignages inédits et accablants.
Ce film en trois parties révèle des informations qui n’avaient jamais été prises en compte dans les quatre précédentes enquêtes, toutes classées sans suite. Un infirmier y témoigne anonymement de « décollement du cuir chevelu et des bleus, des hématomes » constatés sur Krisztina Rady, des blessures qui suggèrent des violences brutales. Ces nouvelles révélations corroborent la thèse d’un « suicide forcé », longtemps défendue par la présidente de l’association Femme et libre, Yael Mellul, malgré le déni persistant de Bertrand Cantat.
Krisztina Rady, qui avait rencontré Cantat en 1993, l’avait étrangement soutenu lors de sa condamnation pour le meurtre de Marie Trintignant en 2003, une affaire qui avait déjà secoué la France. Une loyauté désormais perçue sous un jour nouveau, celui d’une emprise possible, comme le suggère le documentaire. Sa mort, initialement classée comme un suicide, est maintenant réexaminée à la lumière de ces sombres révélations, remettant en question la complaisance passée de la justice.
Le parcours de Cantat, de son retour sur scène à l’annulation de ses concerts sous la pression des associations féministes, témoigne d’une impunité de façade qui s’effrite enfin. Alors que son avocat nie toute connaissance de cette réouverture, la justice semble déterminée à faire la lumière sur cette affaire, ravivant les plaies d’un passé douloureux et révélant les abysses de la violence conjugale restée trop longtemps impunie.