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L'élection de Bertrand Venteau à la tête de la Coordination rurale marque une victoire de l'aile dure, promettant des tensions et une approche radicale. Ses propos menaçants sur les écologistes inquiètent.

Le monde agricole est en ébullition suite à l’élection de Bertrand Venteau à la tête de la Coordination rurale (CR). Ce fervent défenseur d’une ligne dure a supplanté Véronique Le Floc’h, plongeant le syndicat dans une ère d’incertitude et de potentielles divisions internes. Venteau, critiquant vivement l’ancienne direction pour son « isolement parisien », a promis une action de terrain plus radicale, tout en appelant paradoxalement à l’unité. Un pari risqué, surtout après une campagne interne féroce, où les reproches fusaient déjà.

La victoire de Venteau, arrachée de justesse avec 74 voix contre 68, marque un tournant. L’ancien président de la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne a non seulement critiqué la « crise de croissance » du syndicat, mais a également dénoncé un manque criant de communication et de formation au sein de l’organisation. Ses premières déclarations sont loin d’apaiser les tensions : « Les écolos, la décroissance veulent nous crever, nous devons leur faire la peau », a-t-il lancé, des propos qualifiés de « préoccupants » et « menaçants » par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.

Cette prise de pouvoir par l’aile la plus contestataire de la CR, forte dans le Sud-Ouest, annonce des mobilisations potentiellement plus extrêmes. Ces « sudistes » ont déjà prouvé leur capacité à mener des actions musclées, comme le blocage de Paris ou le saccage de bureaux. Avec une Coordination rurale qui a vu ses voix exploser aux dernières élections (près de 30 %) et qui perçoit désormais des subventions publiques confortables (4,02 millions d’euros), la pression sur le gouvernement et les agriculteurs modérés risque de s’intensifier, menaçant de polariser davantage le débat agricole en France.