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Biocoop annonce une croissance spectaculaire et un plan d'expansion agressif, mais cette course aux chiffres cache-t-elle des fragilités structurelles et une stratégie à haut risque pour le leader du bio ?

Biocoop claironne un retour à la croissance en 2024, affichant une hausse de près de 9% de ses ventes et un chiffre d’affaires atteignant 1,79 milliard d’euros. Le leader du bio en France vise désormais 900 magasins d’ici 2029, soit 160 nouvelles ouvertures, un objectif ambitieux qui soulève des questions sur la pérennité de cette expansion rapide. Cette frénésie d’ouvertures, inscrite dans le plan stratégique 2026-2029, doit être approuvée par les sociétaires, dont le vote est attendu le 30 juin.

Malgré les discours optimistes d’Henri Godron, président de la coopérative, sur le soutien à l’agriculture biologique et l’accessibilité du bio, l’expansion effrénée pourrait masquer des défis. L’enseigne cherche à étendre son maillage territorial, tout en tentant de développer une offre de vente en ligne et de livraison à domicile, qui reste, de leur propre aveu, « embryonnaire ».

Cette croissance est principalement tirée par une augmentation de la fréquentation en magasin et un léger sursaut du panier moyen. Cependant, le succès du bio pousse Biocoop à réévaluer sa logistique, un investissement colossal de 80 millions d’euros dans quatre entrepôts pour gérer cette croissance.

Alors que Biocoop se vante d’un chiffre d’affaires en hausse de 8,5 % en 2024, avec une croissance similaire au premier semestre 2025, la question demeure : cette expansion précipitée est-elle véritablement une stratégie solide ou une fuite en avant pour masquer des vulnérabilités sous-jacentes du marché bio et de sa propre infrastructure ?