
Au cœur du Bois de Boulogne, un scandale sanitaire se dessine, révélant la face sombre de la prostitution transgenre. Poussées par des proxénètes sans scrupules et les fantasmes débridés de leurs clients, des prostituées transgenres sud-américaines sont contraintes de se tourner vers un marché noir d’hormones, mettant gravement en péril leur santé déjà fragile. Cette pratique clandestine, loin des regards, expose ces femmes à des risques médicaux terrifiants et à une exploitation inhumaine.
Sofia, une Péruvienne transgenre de 40 ans, incarne ce drame. Ancienne infirmière au Pérou, elle est tombée entre les griffes de réseaux de proxénètes, échouant finalement sur les allées du Bois de Boulogne. Son quotidien est une lutte pour la survie, marquée par la maladie – elle est séropositive et «tombe souvent malade» – et le rêve désespéré d’une vie meilleure. La promesse d’«arrêter pour de bon» la prostitution une fois sa «dette payée» semble être le seul espoir dans cet abîme de souffrance.
Le témoignage de Sofia n’est qu’une infime partie d’une réalité bien plus vaste et alarmante. Nombreuses sont celles qui, sous la menace ou la contrainte, n’osent pas parler, raccrochant brusquement au téléphone à l’approche d’une voix masculine en espagnol. Ce silence forcé est une preuve accablante de l’emprise des réseaux et de la vulnérabilité extrême de ces femmes. La France, perçue comme un pays de «douceur de vivre», devient pour elles un enfer où la survie passe par des choix désespérés et mortels. Cette situation met en lumière l’échec des autorités à protéger les plus fragiles et à démanteler ces filières d’exploitation.