
L’Autorité des marchés financiers (AMF) vient de frapper un grand coup, exigeant de Vincent Bolloré qu’il dépose une offre de rachat pour l’intégralité des actions de Vivendi qu’il ne possède pas. Cette décision explosive pourrait précipiter le retrait du géant des médias de la Bourse, un dénouement inattendu et potentiellement désastreux pour certains.
Ce bras de fer juridique, digne d’un thriller financier, a débuté suite à la scission de Vivendi fin 2024. Le fonds activiste CIAM, actionnaire minoritaire, avait osé contester l’opération, estimant ses intérêts lésés. Initialement, l’AMF avait donné raison à Bolloré, jugeant qu’il ne contrôlait pas Vivendi malgré ses 29,9% de parts. Mais la Cour d’appel de Paris, dans un geste rare, a désavoué le gendarme boursier, affirmant que Vivendi était bien sous l’emprise de fait du milliardaire. Un revers cinglant pour l’AMF et un signal d’alarme pour l’ensemble du marché.
Le nouvel avis de l’AMF est sans appel : Bolloré SE et Vincent Bolloré, qui en a le contrôle, doivent lancer une offre publique de retrait dans les six mois. La raison ? En incluant les actions autodétenues (3,7%), la participation de Bolloré dépasse désormais le seuil fatidique de 30% qui déclenche cette obligation. Si la scission elle-même n’est pas remise en cause, cette décision pourrait entraîner des indemnités colossales pour les actionnaires. Ironiquement, à l’annonce de la nouvelle, le cours de l’action Vivendi a bondi de plus de 10% à la Bourse de Paris, les investisseurs anticipant une prime substantielle. Une aubaine pour certains, une défaite cuisante pour la régulation financière.
Malgré les pourvois en cassation de Vivendi et Bolloré, l’AMF campe sur ses positions, bien qu’elle attende l’arrêt de la Cour de cassation, prévu fin 2025, avant la clôture de l’offre. Pendant ce temps, Vivendi, désormais démembré en quatre entités cotées (Canal+ à Londres, Havas à Amsterdam, Louis Hachette Group à Paris, et la holding résiduelle à Paris), gère ses participations minoritaires. Cette saga judiciaire met en lumière les failles du système et l’influence démesurée de certains acteurs, laissant un goût amer quant à la protection des petits actionnaires.