prisonnier-Algerie
Boualem Bensaïd, terroriste des attentats de 1995, reste incarcéré en France, l'Algérie refusant son rapatriement. Une situation tendue révélant l'impasse diplomatique entre Paris et Alger.

Malgré une décision de justice actant sa libération conditionnelle depuis le 1er août, Boualem Bensaïd, l’un des cerveaux des attentats sanglants de 1995, reste derrière les barreaux. La raison ? L’Algérie refuse de délivrer le laissez-passer nécessaire à son expulsion. Une situation ubuesque qui met en lumière l’impasse diplomatique entre Paris et Alger, et qui tourne au calvaire pour le criminel, comme pour la justice française.

Condamné à la perpétuité pour son rôle dans l’attentat du RER B à Saint-Michel (huit morts, 150 blessés) et d’autres attaques terroristes, Bensaïd, 57 ans, croupit en prison depuis près de trois décennies. La Cour d’appel de Paris avait pourtant donné son feu vert pour une libération sous condition de son transfert immédiat vers l’Algérie. Mais Alger, en pleine crise diplomatique avec la France, fait la sourde oreille aux requêtes de Paris concernant les expulsions de ses ressortissants considérés comme dangereux.

L’avocat de Bensaïd dénonce une détention abusive et un « non-droit » où « le politique tient la justice en l’état », exigeant une assignation à résidence pour son client. Une demande de laissez-passer a été transmise au consulat de Strasbourg le 31 juillet, mais aucune réponse n’a été obtenue à ce jour. La France et l’Algérie s’affrontent sur ce dossier, le ministre des Affaires étrangères français espérant vivement qu’Alger « montrera son sens des responsabilités » en acceptant de reprendre son citoyen.

Cette impasse expose crûment les tensions persistantes entre les deux nations, l’Algérie fustigeant les « injonctions » de la France et réaffirmant sa souveraineté. Une affaire qui révèle les failles de la diplomatie et le destin incertain d’un terroriste, otage d’un conflit qui le dépasse, tout en demeurant une menace potentielle pour la sécurité publique.