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La libération de Boualem Sansal, après un an de détention en Algérie, est une victoire en demi-teinte. L'intervention allemande a été déterminante, révélant les failles de la diplomatie française face à un régime contesté.

Après un an d’emprisonnement arbitraire en Algérie, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a finalement été gracié et libéré, une nouvelle accueillie avec un mélange de soulagement et d’amertume. Si la France salue un « fruit des efforts constants », il apparaît clairement que la libération n’a été possible que grâce à l’intervention décisive de l’Allemagne, jetant une ombre sur la diplomatie française.

Arrivé à Berlin pour y recevoir des soins urgents, Sansal a été décrit comme « extrêmement heureux d’être libre », une liberté chèrement payée par un an de détention pour des accusations fallacieuses. L’Élysée se targue d’une « méthode faite de respect, de calme et d’exigence », mais les voix discordantes, comme celle de Pascal Bruckner, affirment sans détour que « la France n’a rien fait pour sa libération », soulignant le rôle crucial du président allemand, Frank-Walter Steinmeier.

Cette affaire met en lumière les relations complexes et souvent tendues entre la France et l’Algérie, où le « bras de fer ne fonctionne pas », selon l’Élysée. Une déclaration qui sonne comme un aveu de faiblesse face à un régime jugé par certains comme une dictature. Pendant que l’on célèbre la liberté retrouvée de Sansal, la question de la détention d’autres citoyens français, comme le journaliste Christophe Gleizes, reste tragiquement en suspens, rappelant l’urgence d’une diplomatie plus efficace et moins soumise.

La grâce de Sansal, bien que saluée, ne doit pas masquer les lacunes d’une situation où un écrivain de 81 ans, malade, a été maintenu en détention pour ses opinions. L’Allemagne se positionne ainsi comme un acteur humanitaire incontournable dans des dossiers délicats, tandis que la France, malgré ses déclarations, semble avoir peiné à obtenir un résultat direct. Cette victoire diplomatique, bien que bienvenue, laisse un goût amer quant à la capacité de la France à protéger ses propres ressortissants face à des régimes autoritaires.