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Les marchés financiers célèbrent les mauvais chiffres de l'emploi américain, misant sur une baisse des taux de la Fed. Le CAC 40 grimpe tandis que Teleperformance s'effondre.

Un revirement choquant sur les marchés financiers ! Après le chaos de vendredi, le CAC 40 a repris une ascension inattendue, non pas grâce à une bonne nouvelle, mais en célébrant les mauvais chiffres de l’emploi américain. Les investisseurs, dans un élan d’optimisme déroutant, parient désormais sur une baisse des taux aux États-Unis dès septembre, transformant un signal économique désastreux en motif de jubilé boursier. Un véritable paradoxe qui souligne la déconnexion grandissante entre l’économie réelle et la spéculation financière.

La séance de ce lundi a vu les bourses européennes s’enflammer. Le CAC 40 a rapidement franchi les 7 600 points, alimenté par l’espoir d’un assouplissement monétaire de la Réserve fédérale (Fed), un espoir né des chiffres de l’emploi jugés « nettement inférieurs aux attentes ». Ironiquement, la déception du marché du travail devient le moteur d’une euphorie boursière, les analystes soulignant que cette dégradation accroit les chances d’une baisse des taux en septembre, avec des probabilités passant de 40% à plus de 85% selon l’outil CME FedWatch. Cette situation a même coûté sa place à Erika McEntarfer, cheffe des statistiques de l’emploi, semant le doute sur l’intégrité du Bureau fédéral des statistiques (BLS).

Pendant ce temps, certaines valeurs surfent sur cette vague illogique. Air France-KLM décolle avec une hausse de 14,03%, dopée par des recommandations d’analystes, qui, étrangement, mettent en avant la forte demande pour les voyages « premium » malgré un contexte économique global de plus en plus incertain. À l’inverse, Teleperformance s’enfonce encore plus profondément. Le titre, déjà malmené par des résultats semestriels catastrophiques et des perspectives revues à la baisse, continue sa dégringolade, perdant plus de 38% sur un an. Un reflet amer de la réalité pour les entreprises qui ne peuvent pas compter sur la manipulation des attentes pour masquer leurs échecs.

Gilles Guibout, responsable des actions européennes chez AXA IM, sonne l’alarme : « Face à des valorisations légèrement supérieures aux moyennes de long terme et des progressions de bénéfices pour 2025 érodées par la faiblesse du dollar et l’entrée en vigueur des droits de douane, les marchés actions européens pourraient faire preuve de volatilité durant la trêve estivale. » Une mise en garde qui contraste avec l’euphorie ambiante, suggérant que cette embellie n’est qu’une façade fragile avant une potentielle chute.