
L’Europe serait-elle piégée par un optimisme boursier démesuré ? C’est l’avertissement sévère lancé par Claudia Panseri, directrice des investissements pour UBS France. Lors d’une récente conférence à Paris, elle a dénoncé un emballement jugé excessif concernant les perspectives du Vieux Continent, notamment sur le front de la défense. Une mise en garde qui contraste fortement avec le sentiment général du marché.
L’idée d’une relance fulgurante de l’effort de défense européen est, selon elle, « surestimée ». Malgré l’objectif ambitieux de porter l’investissement militaire à 5% du PIB, la réalité budgétaire de nombreux pays rend cet objectif, et même un plus modeste 3,5%, difficilement atteignable. La situation financière dégradée de nations comme la France, la Belgique, l’Espagne ou l’Italie limite drastiquement leur capacité à augmenter significativement leurs dépenses militaires.
Cette analyse jette une ombre sur le récent et spectaculaire rebond des valeurs européennes de la défense, qui ont grimpé de 52% depuis le début de l’année selon l’indice sectoriel Stoxx. Un tel enthousiasme pourrait bien s’avérer infondé face à des contraintes budgétaires persistantes et un manque de volonté politique concertée. Les investisseurs devraient-ils se méfier de cette envolée, potentiellement déconnectée des fondamentaux économiques et géopolitiques ?
L’avertissement d’UBS France souligne une fois de plus la fragilité d’un marché parfois trop enclin à l’euphorie. La prudence est de mise, car un excès d’optimisme peut rapidement se transformer en désillusion, surtout lorsque les réalités économiques et budgétaires ne suivent pas les projections les plus audacieuses.