
La démission de François Bayrou n’a pas suffi à ébranler l’apathie de la Bourse de Paris, qui, loin de tout sursaut, semble s’être résignée à l’instabilité politique chronique de la France. Les marchés, désormais blasés, préfèrent se tourner vers les annonces des Banques centrales, signe d’une défiance profonde envers la capacité du pays à se stabiliser.
Malgré une brève illusion de rebond à l’ouverture, le CAC 40 a rapidement retrouvé son chemin vers l’incertitude. La dissolution de juin 2024 a laissé des traces indélébiles, et les analystes prédisent désormais une instabilité politique française acquise jusqu’en 2027. Les investisseurs n’ont même pas paniqué face à la montée des rendements obligataires, un signe inquiétant de leur indifférence grandissante face aux signaux d’alarme.
Le CAC 40, soutenu par quelques valeurs isolées comme Renault et Hermès, navigue à vue. Pendant ce temps, Wall Street s’inquiète de chiffres de l’emploi révisés à la baisse, révélant une fragilité économique mondiale qui ne fait qu’accentuer la morosité ambiante. L’once d’or, refuge des temps incertains, continue de battre des records, atteignant un nouveau sommet à 3 673 dollars, illustrant la fuite des capitaux vers des valeurs refuges.
La France est officiellement entrée dans une « nouvelle zone de turbulences », selon les experts, qui craignent une perception du pays comme « l’Italie bis » de la zone euro. Cette comparaison peu flatteuse promet une pression accrue sur l’État français, déjà étranglé par une dette exponentielle, et sous la menace des agences de notation. L’avenir de la deuxième économie mondiale semble plus que jamais incertain, avec un gouvernement en lambeaux et une incapacité flagrante à proposer une vision claire.
Les publications semestrielles à venir, notamment celles de Carmat et Kering, ne promettent rien de bon. Kering, en particulier, affiche une chute alarmante de 2,37%, avec des bénéfices nets en baisse de 46% au premier semestre 2025, soulignant les difficultés persistantes du secteur du luxe. Les révisions des chiffres de l’emploi américain, avec 911 000 postes créés en moins que prévu, confirment un marché du travail atone, présageant des lendemains économiques encore plus sombres.