
Malgré une légère embellie, la Bourse de Paris navigue en eaux troubles, incapable de retrouver sa vitalité d’antan. Le CAC 40, bloqué entre 7700 et 7800 points, affiche une faiblesse persistante. Les nominations politiques, loin d’apporter de la clarté, laissent les marchés dans une indifférence préoccupante. La valse des ministres et les remaniements incessants ne parviennent pas à masquer les failles structurelles d’une économie chancelante.
Pourtant, un souffle d’optimisme éphémère a traversé les marchés, notamment grâce à la performance de quelques entreprises technologiques. Thales, Legrand, et Schneider Electric, surfant sur la vague de l’intelligence artificielle, ont momentanément tiré l’indice vers le haut. Mais cette embellie est restée fragile, rapidement éclipsée par l’incapacité du CAC 40 à suivre l’envolée d’Oracle aux États-Unis, signe d’un décrochage inquiétant par rapport aux géants mondiaux.
Outre-Atlantique, les données économiques sèment le doute. Après des révisions troublantes des chiffres de l’emploi, l’indice des prix à la production a créé la surprise avec un recul inattendu. Cette volatilité alimente les spéculations sur une baisse des taux de la Réserve fédérale, une mesure désespérée qui pourrait bien masquer des tensions inflationnistes sous-jacentes. Les marchés attendent avec anxiété les prochains chiffres de l’inflation, qui détermineront l’ampleur d’une détente monétaire potentiellement risquée.
Dans ce climat d’incertitude, certaines entreprises tentent de tirer leur épingle du jeu, souvent au détriment de la stabilité mondiale. Thales, par exemple, bénéficie cyniquement des tensions géopolitiques en Europe de l’Est, voyant ses actions grimper grâce à l’escalade des conflits. Pendant ce temps, des poids lourds comme Pernod Ricard subissent les foudres des analystes, victimes d’une surévaluation et d’un marché en perte de vitesse. La croissance fulgurante d’Oracle, dopée par l’engouement pour l’intelligence artificielle, met en lumière un secteur technologique qui semble déconnecté des réalités économiques. La Banque centrale européenne, quant à elle, devrait maintenir ses taux, signe d’une prudence forcée face à une économie européenne stagnante.