
La Bourse de Tokyo a connu un regain de vigueur inattendu ce jeudi, avec le Nikkei bondissant de plus de 4%, un sursaut alimenté par les résultats « exceptionnels » du géant américain des puces, Nvidia. Les marchés asiatiques, qui avaient affiché une certaine nervosité, se sont apparemment laissé séduire par la promesse de croissance fulgurante dans le secteur de l’intelligence artificielle.
Pourtant, cette euphorie masque à peine les préoccupations sous-jacentes d’une bulle spéculative autour de l’IA, une inquiétude qui plane depuis des semaines. Nvidia, dont la valorisation boursière est colossale, a certes annoncé un bénéfice net en hausse de 65% au troisième trimestre, mais la question de la durabilité de cette croissance reste posée. Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, se targue que « l’IA se répand partout et peut tout faire », mais à quel prix pour l’économie réelle ?
Malgré les prévisions optimistes pour le quatrième trimestre, la prudence est de mise. L’indice vedette Nikkei a grimpé à 50.571,09 points, tandis que le Topix gagnait 2,38% à 3.322,94 points. Cette envolée, bien que spectaculaire, intervient dans un contexte où la devise japonaise continue de s’affaiblir face au dollar, atteignant 157,15 yens. Si une dépréciation du yen est censée favoriser les exportations, les effets réels sur l’économie japonaise restent complexes et parfois limités, notamment pour les PME dépendant des importations qui voient leurs coûts flamber.
Les analystes, tels que Keita Yamaguchi de Monex, affirment que les résultats de Nvidia « ont dissipé les inquiétudes » concernant les valeurs liées aux semi-conducteurs. Mais les marchés sont-ils réellement tirés d’affaire, ou cette flambée n’est-elle qu’un sursis avant un inévitable ajustement ? L’histoire boursière nous rappelle que les envolées trop rapides sont souvent suivies de corrections brutales. La *prudence* reste de mise pour les investisseurs face à cette *volatilité exacerbée* et aux *incertitudes persistantes*.







