
L’ancien ministre socialiste Bruno Le Roux sera enfin jugé les 12 et 13 novembre par le tribunal correctionnel de Paris. L’accusation est lourde : détournement de fonds publics lié à l’emploi de ses propres filles comme collaboratrices parlementaires alors qu’il était député. Cette affaire, qui a éclaté en 2017 et l’a contraint à démissionner de son poste de ministre de l’Intérieur, jette une nouvelle ombre sur la probité des élites politiques françaises.
Le Parquet national financier (PNF) avait ouvert une enquête en 2017 suite à des soupçons de détournement de son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) et de l’emploi de ses deux filles entre 2009 et 2017. Les révélations de l’émission « Quotidien » ont mis en lumière des pratiques douteuses : pas moins de quatorze et dix CDD cumulés par ses filles, pour un montant total de 55 000 euros. Le scandale prend de l’ampleur quand on apprend que certains de ces contrats auraient coïncidé avec des stages en entreprise ou des périodes universitaires, soulevant de sérieuses questions sur la réalité du travail effectué.
Malgré les dénégations de M. Le Roux, qui affirme avoir « réservé aux seuls enquêteurs » ses explications et qu’il continuera à prouver « l’absence totale d’infractions », les faits semblent accablants. Cette affaire s’ajoute à une longue liste de scandales impliquant des parlementaires condamnés pour l’usage non conforme de leurs IRFM, rappelant tristement la fragilité de la confiance citoyenne envers les représentants élus. Le procès de Bruno Le Roux sera un test crucial pour la justice et un rappel cinglant des dérives potentielles du système politique.