
L’annonce par François Bayrou d’un effort colossal de 40 milliards d’euros pour le budget 2026 n’est pas un signe de bonne gestion, mais plutôt la preuve d’une situation budgétaire critique, masquée par des promesses vagues. Ce chiffre, brandi comme un trophée politique, est en réalité un concept discutable, décrié par les experts des finances publiques. L’objectif de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026, tel qu’annoncé par Éric Lombard, sonne comme un aveu de l’échec des politiques précédentes.
Ce prétendu « effort » reposera majoritairement sur des coupes budgétaires, plongeant le pays dans une austérité dont les effets pourraient être dévastateurs. L’hypothèse d’une « année blanche », c’est-à-dire un gel des dépenses publiques de 2025 à 2026, est sur la table. Cela signifie que les pensions de retraite et les prestations sociales pourraient ne pas être revalorisées, et les créations de postes dans la fonction publique suspendues. Une telle mesure, si elle s’accompagne d’une absence ou d’une sous-indexation forte, ferait peser un fardeau disproportionné sur les ménages les plus modestes.
Alors que la France affiche un taux de prélèvements obligatoires bien supérieur à la moyenne européenne, l’incapacité du gouvernement à trouver des solutions pérennes est alarmante. Les 40 milliards d’euros visent à peine à réduire le déficit, sans garantir un retour sous la barre des 3 % du PIB, ni même un équilibre budgétaire. La transparence promise par François Bayrou se heurte aux doutes des économistes, qui peinent à reproduire le chiffre avancé par les ministres. La situation est explosive : entre une TVA sociale « antisociale » et une taxe sur les ultrariches écartée, Bayrou navigue à vue, risquant de plonger la France dans une crise sociale majeure.