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L'effort budgétaire de 44 milliards d'euros annoncé par François Bayrou provoque la colère des oppositions. Entre impôts accrus et coupes sombres, les critiques fusent de toutes parts, annonçant une bataille politique acharnée.

L’annonce par le Premier ministre d’un effort budgétaire colossal de près de 44 milliards d’euros en 2026, censé redresser les comptes publics, a déclenché une vague d’indignation et de fureur au sein des oppositions. François Bayrou lui-même ne cache pas la gravité de la situation politique, déplorant une « classe politique en voie de division, de progressive violence, de délitement » et une absence criante de majorité à l’Assemblée nationale pour affronter la crise avec détermination. Un aveu d’impuissance qui sonne comme un présage funeste pour la suite du quinquennat.

La réaction ne s’est pas fait attendre. Marine Le Pen a fustigé « sept années de gabegie catastrophique », dénonçant une énième facture de près de 20 milliards d’euros d’impôts et de privations pour les Français. La proposition de supprimer deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 Mai, a été perçue comme une provocation inacceptable, une attaque directe contre notre histoire et la France du travail. Jordan Bardella a d’ailleurs prévenu : « Aucun député RN n’acceptera cette mesure. »

Le constat est cinglant : « Il y a dix fois plus d’impôts et de spoliations diverses sur les Français que d’économies structurelles, c’est inadmissible. Après sept ans de pouvoir, ils sont incapables de se réformer. L’impasse macroniste est totale », a martelé Jean-Philippe Tanguy, le « M. Finances » du Rassemblement National. Louis Aliot, maire de Perpignan, a même cité Albert Einstein pour souligner l’absurdité de la situation : « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème ! »

Contre toute attente, le Rassemblement National et la gauche se sont retrouvés sur une même ligne de critique acerbe. Jean-Luc Mélenchon a appelé à la démission de François Bayrou, dénonçant une politique « absurde » qui vise à « détruire l’État et les services publics pour ouvrir l’espace au marché » et à « faire payer le grand nombre pour épargner les très riches ». Pour le leader Insoumis, c’est une véritable « course à l’abîme économique, financier et social » qui se profile. Fabien Roussel, du Parti Communiste Français, a renchéri, qualifiant la situation de « braquage en bande organisée » et appelant à de nouvelles « Bastilles à prendre ».

Même le Parti Socialiste, moins radical, a exprimé son rejet. Boris Vallaud a qualifié le budget de « brutal et inacceptable », regrettant l’absence de taxation des hauts patrimoines. Les négociations à venir s’annoncent donc houleuses, le gouvernement Bayrou se retrouvant pris entre le marteau des exigences des oppositions et l’enclume d’une coalition fragile. L’été s’annonce agité et le sort de ce budget, comme celui du gouvernement, incertain.